10 min read

Les deux versets du hijab (2/2)

Après l'étude du verset 59 de la sourate 33, nous allons étudier dans cet article le deuxième verset du hijab,  à savoir le 31 de la sourate 24 an-Nour. Ce dernier met l'accent sur la modestie et la pudeur des croyantes, en leur demandant de couvrir leur corps et de ne montrer leurs atours qu'à certaines personnes de leur famille. Le verset encourage également les croyants à se repentir devant Dieu et à essayer de vivre de manière pieuse et exemplaire.


Sourate 24 la lumière (an-Nour) - verset 31

Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leur ornement que ce qui est apparent. Qu'elles rabattent leur voile (khimar) sur leurs fentes (poitrines); et qu'elles ne montrent leur ornement qu'à leurs maris, à leurs pères, aux pères de leurs maris, à leurs fils, aux fils de leurs maris, à leurs frères, aux fils de leurs frères, aux fils de leurs sœurs, aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, à ceux faisant partie de la suite sans besoin sexuel parmi les hommes, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties intimes des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leur ornement. Revenez tous à Dieu, ô croyants, peut-être réussirez-vous.

سورة النور 24 - آية 31

وَقُل لِّلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَى جُيُوبِهِنَّ وَلا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاء بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاء بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَى عَوْرَاتِ النِّسَاء وَلا يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِن زِينَتِهِنَّ وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَا الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ

Le contexte :


Asma bint Murshidah était une femme très respectée dans la communauté des Ansars (Médinois). Elle avait embrassé l'islam quand le Prophète avait émigré à Médine. Elle se trouvait entre ses palmiers de Bani Haritha lorsqu'elle remarqua que les femmes entraient sans porter de jupe portefeuille (Izar إزار), dévoilant ainsi ce qu'elles avaient sur les pieds - bracelets de cheville - et révélant leurs poitrines et leurs franges. Alors Asma dit : "Comme c'est laid".

Selon les théologiens sunnites, le verset ci-dessus fut révélé suite à cette déplaisance exprimée par Asma concernant la manière de se vêtir des femmes à l'époque.

Les exégèses :

Le verset 31 de la sourate 24 an-Nour met l'accent sur la modestie et la pudeur des croyantes, et cela à travers cinq commandements :

  1. Baisser le regard
  2. Préserver la chasteté
  3. Ne pas montrer leurs atours
  4. Rabattre le voile sur la poitrine
  5. Ne pas attirer l'attention en frappant avec les pieds dissimulant une parure

La partie qui nous intéresse est celle relative au hijab. Le texte le plus utilisé comme preuve pour le hijab est :

"Qu'elles rabattent leur voile (khimar) sur leurs fentes (poitrines)".

Le verset en lui même ne parle pas de couvrir les cheveux, mais plutôt de couvrir la poitrine. L'idée de voiler les cheveux, vient de certains exégètes Abbassides qui l'interprètent ainsi. L'ensemble des exégèses, listées en fin d'article, expliquent que les femmes de l'époque portaient des khimar (voile) pour se couvrir la tête et les rabattaient sur le dos, laissant apparaitre le coup, les oreilles et la poitrine. Suite à cela, le verset demanda de les rabattre à l'avant sur les fentes (poitrines). L'objectif escompté par ce commandement, quant à lui, reste matière à interprétation puisque nous avons deux écoles :

  • Selon Tabari et Razi, le sens serait de cacher les cheveux, le coup et la parure :
Tabari:
[...] Et qu'elles jettent leurs voiles, qui est le pluriel d'un voile, sur leurs poches, de sorte qu'ils couvrent leurs cheveux, leurs cous et leurs des boucles d'oreilles.
Razi:
[...] alors on leur a ordonné de mettre leurs voiles sur les poches pour couvrir leurs cous, et ce qui l'entoure de cheveux et de parure de bijoux à l'oreille et au cou [...]
  • Plutôt cacher la poitrine, d'après les interprétations d'al-Zamakhchari, de Qurtobi et d'Ibn Khathir :
Zamakhchari:
[...] Leurs fentes étaient larges, d'où leurs cous, leurs poitrines et ce qui les entouraient étaient visibles, et elles avaient l'habitude de laisser tomber le voile (khimar) derrière elles, et restaient découvertes, alors il leur était commandé de le laisser tomber vers l'avant jusqu'à ce qu'elles l'a recouvert.
Qurtubi:
[...] alors Dieu Tout-Puissant a ordonné le voile sur les fentes, et la manière de cela est que la femme la frappe voile sur sa poitrine pour la couvrir.
Ibn Khathir:
[...] veut dire, les femmes voilées auraient des vêtements drapés sur leur poitrine pour cacher ce qu'il y avait en dessous de sa poitrine et de son torse, afin de se differentier des femmes la Jahiliyyah (préislamique), parce qu'elles ne le faisaient pas.


Les divergences d'interprétation sont la norme en termes d'exégèses en Islam. Ceci s'explique par le fait que ces théologiens tirent leurs conclusions à partir de hadiths rapportés et la valeur qu'ils leur octroient, ainsi que de leur conception personnelle du la "volonté divine".
Par exemple, l'idée que la femme devrait se couvrir tout sauf le visage et les mains est tiré du hadith suivant, rapporté dans ces exégèses :

Narrateur : Al-Albani
Source : Irwa’ Al-Ghalil
Page : 1795
Verdict: faible (authenticité)

Asma bint Abi Bakr est entrée chez le Prophète en vêtements légers, alors il s'est détourné d'elle et a dit: O Asmaa, quand une femme atteint ses règles, il n'est pas approprié pour elle de faire apparaitre autre chose que ceci et cela, et il a pointé son visage et les mains.

الراوي:أسماء بنت أبي بكر
المحدث:الألباني
المصدر:إرواء الغليل
الجزء أو الصفحة:1795
حكم المحدث:ضعيف

أنَّ أسماءَ بنتَ أبِي بكرٍ دخلتْ على النبيِّ في ثيابٍ رِقاقٍ فأعرضَ عنها وقال : يا أسماءُ إنَّ المرأةَ إذا بلَغتْ المحيضَ لم يَصلُحْ أن يُرَى منها إلا هذا وهذا وأشار إلى وجهِهِ وكفيْهِ

Paradoxalement ce hadith est de grade faible en terme d'authenticité selon les critères de cette même théologie. En d'autres termes, il n'est pas permis de l'utiliser comme preuve.
Les éxégèses relatent  également un autre hadith, qui dit que le Prophète auraient demander à ses femmes de se voiler devant un homme aveugle. Idem, il est considéré faible d'authenticité comme le précise al-Qurtubi, entre autres.

Tafsir al-Qurtubi
Al-Tirmidhi a rapporté, sous l'autorité de Nabhan, l'esclave libérée d'Umm Salamah, que le Prophète - que Dieu le bénisse et lui accorde la paix - lui a dit, ainsi qu'à Maymounah, quand Ibn Umm Maktum est entré chez elles : "Voilez-vous !"
Et elles dirent : " Il est aveugle. "
Il dit : " Êtes-vous aveugles toutes les deux ? Ne le voyez-vous pas ? "

Il est dit : Ce hadith n'est pas authentique selon la chaine de transmission. Car son narrateur sous l'autorité d'Umm Salamah est Nabhan, son esclave affranchi, et il fait partie de ceux dont les hadiths ne sont pas invoqués.
Et même dans l'éventualité d'une validité [du hadith], cela serait spécifique pour ses femmes [du Prophète] à cause de leur sainteté, tout comme la question de les voiler. Comme indiqué par Abu Dawood et d'autres imams

تفسيرالقرطبي

روى الترمذي ، عن نبهان مولى أم سلمة أن النبي - صلى الله عليه وسلم - قال لها ولميمونة وقد دخل عليها ابن أم مكتوم : احتجبا فقالتا : إنه أعمى ، قال : أفعمياوان أنتما ألستما تبصرانه . فإن قيل : هذا الحديث لا يصح عند أهل النقل ؛ لأن راويه عن أم سلمة نبهان مولاها وهو ممن لا يحتج بحديثه . وعلى تقدير صحته فإن ذلك منه - عليه السلام - تغليظ على أزواجه لحرمتهن كما غلظ عليهن أمر الحجاب ؛ كما أشار إليه أبو داود وغيره من الأئمة


Au-delà de cette technicité concernant l'authenticité des hadiths rapportés dans ces exégèses, la question de fond reste : quel crédit accorder aux théologiens qui ont écrit ces livres, presque sacrés dans le monde sunnite ?!

En lisant ces mêmes exégèses on trouve quelques éléments de réponses. Par exemple, une des interprétations du passage demandant de "baisser le regard", qu'on peut lire chez Razi, est qu'il est autorisé mais déconseillé de regarder le sexe de son épouse, car cela provoquerait une cécité, chez lui ou chez l'enfant né de cette relation. Et, un peu plus loin,  dans le même phrase, cela ne serait pas licite...

Tafsir Razi
Mais si la femme est une épouse ou esclave avec qui il lui est permis de jouir d'elle, alors il lui est permis de regarder tout son corps, même son sexe, sauf que c'est détestable, ainsi que regarder son propre sexe, car il est raconté qu'il provoquerait une cécité, et il a été dit qu'il n'est pas permis de regarder son vagin et qu'il n'y a aucune différence entre que la femme esclave soit une serf, un cerveau , mère d'un fils ou hypothéquée.

تفسيرالرازي

أما إذا كانت المرأة مستمتعة كالزوجة والأمة التي يحل له الاستمتاع بها، فيجوز له أن ينظر إلى جميع بدنها حتى إلى فرجها غير أنه يكره أن ينظر إلى الفرج وكذا إلى فرج نفسه، لأنه يروي أنه يورث الطمس، وقيل لا يجوز النظر إلى فرجها ولا فرق بين أن تكون الأمة قنة أو مدبرة أو أم ولد أو مرهونة.

Al-Qurtubi va encore plus loin dans le détails. Puisqu'il relate que certains oulémas ont dit qu'il est autorisé de lécher avec sa langue et qu'il est licite à la femme esclave de voir les parties intimes de son maitre.

Tafsir al-Qurtubi
Dixièmement : les gens ont différé sur la question de l'homme regardant le vagin d'une femme. Il y a deux opinions :
- L'un d'eux : C'est permis parce que s'il lui est permis d'en jouir, le voir le serait également.
- Et il a été dit: Il n'est pas permis, selon les dires d'Aisha, en mentionnant sa condition avec le Messager de Dieu : je n'ai pas vu cela de lui, et il n'a pas vu cela de moi.

La première opinion est plus correcte, d'après ce qui a été dit par Ibn Al-Arabi. Asbagh de nos savants a dit : Il lui est permis de le lécher avec sa langue. Ibn Khoizmandad a dit : Quant au mari et maître, il lui est permis de regarder le reste du corps et l'extérieur du vagin sans l'intérieur. De même, il est permis à une femme de regarder les parties intimes de son mari, et à la femme esclave les parties intimes de son maître. J'ai dit : Et il a été rapporté que le Prophète, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, a dit : « Regarder le vagin engendre la cécité », c'est-à-dire chez celui qui regarde. Et il fut dit : Leur enfant naîtra aveugle.

تفسيرالقرطبي

العاشرة: اختلف الناس في جواز نظر الرجل إلى فرج المرأة على قولين: أحدهما: يجوز لأنه إذا جاز له التلذذ به فالنظر أولى. وقيل: لا يجوز لقول عائشة رضي الله عنها في ذكر حالها مع رسول الله صلى الله عليه وسلم: ما رأيت ذلك منه ولا رأى ذلك مني. والأول أصح، وهذا محمول على الأدب قاله ابن العربي. وقد قال أصْبغ من علمائنا: يجوز له أن يلحسه بلسانه. وقال ابن خَوْيْزِمَنْداد: أما الزوج والسيد فيجوز له أن ينظر إلى سائر الجسد وظاهرِ الفرج دون باطنه. وكذلك المرأة يجوز أن تنظر إلى عورة زوجها، والأَمَة إلى عورة سيدها. قلت: وروي أن النبيّ صلى الله عليه وسلم قال: " النظر إلى الفرج يورث الطمس " أي العمى، أي في الناظر. وقيل: إن الولد بينهما يولد أعمى.


Il est très surprenant de lire une absurdité comme celle-ci dans un livre de théologie. Nous musulmans avons grandi avec un sentiment que ces théologiens avaient une connaissance extraordinaire transmise directement depuis le Prophète. La réalité, est qu'ils n'avaient aucun moyen de savoir ce que le Prophète aurait dit comme interprétation pour ces versets, 200 ou 300 ans avant. Comme ils n'avaient aucun moyen pour prédire l'abolition de l'esclavage ou l'évolution de la science. Leurs interprétations ne sont que le reflet des croyances de la société dans laquelle ils évoluaient.

En fin de compte, leur interprétation disant que la femme musulmane devrait voiler ses cheveux pour satisfaire Dieu, est du même niveau que leur interprétation disant que l'homme ne devrait pas regarder le sexe de sa femme car cela provoquerait une cécité...

Liste des tafsirs

Tafsir at-Tabari (839 - 923)

Et sa parole : "Qu'elles rabattent leur voile (khimar) sur leurs fentes (poitrines)" Le Tout-Puissant dit : Et qu'elles jettent leurs khimars, sur leurs fentes, afin qu'ils puissent couvrir leurs cheveux, leurs cous et leurs boucles d'oreilles.
Ibn Wakee' nous a dit, Zaid bin Habbab nous a dit, sous l'autorité d'Ibrahim bin Nafeh, il a dit : Al-Hassan bin Muslim bin Yanaq nous a raconté, sous l'autorité de Safiya bint Shaybah, sous l'autorité d'Aisha , elle a dit : Lorsque ce verset a été révélé : {Et qu'elles jettent leurs khimars, sur leurs fentes}, Elles coupèrent leur vêtement des côtés, et elles se recouvrirent avec.

تفسير الطبري

وقوله: { وَلْـيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ علـى جُيُوبِهِنَّ } يقول تعالـى ذكره: ولـيـلقـين خُمُرَهنّ، وهي جمع خمار، علـى جيوبهنّ، لـيسترن بذلك شعورهنّ وأعناقهن وقُرْطَهُنَّ. حدثنا ابن وكيع، قال: ثنا زيد بن حبـاب، عن إبراهيـم بن نافع، قال: ثنا الـحسن بن مسلـم بن يناق، عن صفـية بنت شيبة، عن عائشة، قالت: لـما نزلت هذه الآية: { وَلْـيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ علـى جُيوبِهِنَّ } قال: شققن البُرْدَ مـما يـلـي الـحواشي، فـاختـمرن به

Tafsir Al-Zamakhchari (1075 - 1144)

Leurs fentes étaient larges, d'où leurs cous, leurs poitrines et ce qui les entouraient étaient visibles, et elles avaient l'habitude de laisser tomber le voile (khimar) derrière elles, et restaient découvertes, alors il leur était commandé de le laisser tomber de leurs fronts jusqu'à ce qu'ils l'a recouvert.
Il est permis de se référer aux poches de poitrine comme nom de ce qui les suit et les porte

تفسير الكشاف/ الزمخشري

كانت جيوبهنّ واسعة تبدو منها نحورهن وصدورهن وما حواليها، وكنّ يسدلن الخمر من ورائهنّ فتبقى مكشوفة، فأمرن بأن يسدلنها من قدامهنّ حتى يغطينها، ويجوز أن يراد بالجيوب الصدور تسمية بما يليها ويلابسها

Tafsir ar-Râzî (1150 - 1210)

Quant à la parole du Tout-Puissant : {Et qu'ils tirent leurs voiles sur leur poitrine} l'un d'eux est le vin, qui est le voile. Les commentateurs ont dit: Les femmes de la Jahiliyyah (période préislamique) avaient l'habitude de serrer leurs voiles derrière elles, et que leurs fentes étaient devant elles, donc leurs cous et leurs colliers étaient découverts, alors on leur a ordonné de frapper leurs voiles sur les poches pour couvrir leurs cous, et ce qui les entoure de cheveux et de parure de bijoux à l'oreille et au cou et à l'endroit du nœud de celui-ci, et dans le libellé du passage à tabac Une exagération dans la diction, et un baa pour apposer, Et sur l'autorité d'Aisha, que Dieu soit satisfait d'elle, "Je n'ai pas vu de meilleures femmes parmi les Ansar. Lorsque ce verset a été révélé, chacune d'elles s'est levée sur sa coiffure, et elle en a arraché une fente, et il devint sombre, et ils devinrent des corbeaux sur leurs têtes.

تفسيرالرازي

أما قوله تعالى: { وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ } فالخمر واحدها خمار، وهي المقانع. قال المفسرون: إن نساء الجاهلية كن يشددن خمرهن من خلفهن، وإن جيوبهن كانت من قدام فكان ينكشف نحورهن وقلائدهن، فأمرن أن يضربن مقانعهن على الجيوب ليتغطى بذلك أعناقهن ونحورهن وما يحيط به من شعر وزينة من الحلى في الأذن والنحر وموضع العقدة منها، وفي لفظ الضرب مبالغة في الإلقاء، والباء للإلصاق، وعن عائشة رضي الله عنها " ما رأيت خيراً من نساء الأنصار، لما نزلت هذه الآية قامت كل واحدة منهن إلى مرطها فصدعت منه صدعة فاختمرت فأصبحن على رؤوسهن الغربان "

Tafsir al-Qurtubi (1214 -1273)

Sixième : La parole du Tout-Puissant : {Et qu'ils tirent leurs voiles sur leurs poches} La raison de ce verset est que les femmes à cette époque avaient l'habitude de se couvrir la tête avec des voiles, qui sont des voiles, et elles les laissaient tomber derrière leur dos. Al-Naqqash a dit: Comme le fait le Nabat, ainsi le cou, et les oreilles restent, il n'y a pas de couverture pour cela, alors Dieu Tout-Puissant a ordonné le voile sur les fentes, et la manière de cela est que la femme la frappe voile sur sa poitrine pour couvrir sa poitrine.

Septièmement : Khamr : Le pluriel du voile, qui est ce qui couvre sa tête, et à partir duquel la femme est fermentée et fermentée, et elle est un bon vin. Et les poches : le pluriel de la poche, qui est le lieu de coupure du bouclier et de la chemise, et c'est du jub, qui est la coupure. Muqatil a dit: "Sur leurs poches" signifiant sur leurs poitrines, signifiant sur leurs poches

تفسيرالقرطبي

السادسة: قوله تعالى: { وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ } وسبب هذه الآية أن النساء كنّ في ذلك الزمان إذا غطين رؤوسهنّ بالأخمرة وهي المقانع سدَلْنَها من وراء الظهر. قال النقاش: كما يصنع النَّبَط فيبقى النحر والعنق والأذنان لا ستر على ذلك فأمر الله تعالى بلَيّ الخمار على الجيوب، وهيئة ذلك أن تضرب المرأة بخمارها على جيبها لتستر صدرها

السابعة: الخُمُر: جمع الخِمار، وهو ما تغطّي به رأسها ومنه اختمرت المرأة وتخمّرت، وهي حَسَنة الخِمْرة. والجيوب: جمع الجيب، وهو موضع القطع من الدّرع والقيمص وهو من الجَوْب وهو القطع. وقال مقاتل: «على جيوبهنّ» أي على صدورهنّ يعني على مواضع جيوبهنّ

Tasfir Ibn Kathir (1301 - 1373)

C’est un ordre adressé aux femmes croyantes par égard pour leurs maris les croyants, et pour les distinguer de celles qui vivaient à l’époque préislamique, les idolâtres. La raison pour laquelle ce verset fut révélé est ce récit raconté par Mouqatel Ben Hayyan. Il a dit: «Il nous est parvenu que Asma la fille de Marthad avait une boutique dans le quartier de Bani Haritha. Les femmes entraient chez elle les jambes découvertes pour montrer leurs bracelets de cheville, ainsi que les poitrines et les têtes. Elle s’écria: «Que cela est mauvais». Dieu fit alors descendre ce verset: «Prescris aux croyantes de tenir leurs yeux baissés...».

«... de couvrir leur gorge d’un voile» Ce voile doit couvrir toute la poitrine pour se comporter à l’inverse des femmes à l’époque de la Jahiliah où la femme passait et marchait devant les hommes en montrant une partie de sa poitrine, la mèche de sa chevelure et les boucles d’oreille. Dieu ordonne à la femme musulmane croyante d’être différente en couvrant tout cela; tout comme II l’a ordonné au Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-: «O Prophète, recommande tes épouses, à tes filles et aux croyantes de rabattre leurs voiles sur le front. Cela permettra de les distinguer et les mettra à l’abri de démarches incorrectes.» [Coran XXXIII, 59].

A ce propos, Omar Ben Al-Khattab avait écrit une lettre à Abou Oubaïda dans laquelle il lui dit: «Il m’est parvenu que des femmes musulmanes fréquentent les bains publiques avec les femmes idolâtres. Or il n’est plus permis à une femme qui croit en Dieu et au jour dernier de laisser une autre femme en dehors de sa religion voir ses parties intimes». Certains ulémas ont déclaré que les femmes musulmanes sont tenues de ne plus montrer leurs atours aux autres femmes, et d’autres ont souligné qu’il ne lui est du tout permis de les embrasser en se rencontrant.

تفسير ابن كثير

هذا أمر من الله تعالى للنساء المؤمنات، وغيرة منه لأزواجهن عباده المؤمنين، وتمييز لهن عن صفة نساء الجاهلية وفعال المشركات. وكان سبب نزول هذه الآية ما ذكره مقاتل بن حيان قال بلغنا ــــ والله أعلم ــــ أن جابر بن عبد الله الأنصاري حدث أن أسماء بنت مرشدة كانت في محل لها في بني حارثة، فجعل النساء يدخلن عليها غير متأزرات، فيبدو ما في أرجلهن من الخلاخل، وتبدو صدورهن وذوائبهن، فقالت أسماء ما أقبح هذا فأنزل الله تعالى { وَقُل لِّلْمُؤْمِنَـٰتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَـٰرِهِنَّ } الآية

وقوله تعالى { وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ } يعني المقانع يعمل لها صنفات ضاربات على صدورهن لتواري ما تحتها من صدرها وترائبها ليخالفن شعار نساء أهل الجاهلية فإنهن لم يكن يفعلن ذلك، بل كانت المرأة منهن تمر بين الرجال مسفحة بصدرها، لا يواريه شيء، وربما أظهرت عنقها وذوائب شعرها وأقرطة آذانها، فأمر الله المؤمنات أن يستترن في هيئاتهن وأحوالهن كما قال تعالى{ يٰأَيُّهَا ٱلنَّبِيُّ قُل لأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَآءِ ٱلْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِن جَلاَبِيبِهِنَّ ذٰلِكَ أَدْنَىٰ أَن يُعْرَفْنَ فَلاَ يُؤْذَيْنَ } الأحزاب 59

وقال في هذه الآية الكريمة { وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ } والخمر جمع خمار، وهو ما يخمر به، أي يغطى به الرأس، وهي التي تسميها الناس المقانع. قال سعيد بن جبير { وَلْيَضْرِبْنَ } وليشددن { بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ } يعني على النحر والصدر، فلا يرى منه شيء